Une étude alerte sur le risque de voir les objectifs de l'accord de Paris sur le climat être "dépassés"

Les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, signé en 2015, seront-ils atteints? Une étude publiée ce lundi 10 février dans la revue Nature climate change alerte sur les risques que "l’objectif à long terme de l’Accord de Paris" soit "généralement dépassé".

Le point de départ des travaux des scientifiques se situe en juin 2024, qui "a été le douzième mois consécutif où la température moyenne à la surface de la planète a été supérieure d’au moins 1,5°C aux conditions préindustrielles". "Douze mois à 1,5°C signalent une violation plus précoce que prévu du seuil de l'Accord de Paris", alertent-ils.

"Si les anomalies de 1,5°C persistent au-delà de 18 mois, le dépassement du seuil de l’Accord de Paris est pratiquement certain", préviennent les scientifiques.

Cette hausse des températures est notamment liée à des phénomènes climatiques comme El Nino qui "contribuent à l'émergence d'excursions à court terme au-dessus de 1,5°C".

Ce traité international sur le climat, adopté par les pays du monde entier en 2015, vise à contenir le réchauffement mondial à 2°C, et à poursuivre les efforts pour le contenir à 1,5°C. Les données sur lesquelles ont travaillé les signataires de l'accord se réfèrent à des moyennes sur deux décennies ce que n'ont pas fait les auteurs de l'étude car "par définition, cela nécessite des informations sur l'avenir".

Et s'il existe des modèles climatiques pour l'avenir, "il existe des changements exogènes possibles dans les facteurs qui ne sont pas inclus dans les simulations du modèle". Résultat, "il existe un risque d’estimations biaisées du moment du dépassement" de l'objectif des accords de Paris, selon les scientifiques.

À l'ouverture de la COP29 en novembre dernier, l'ONU a alerté que "les ambitions de l'accord de Paris sont en grand danger".

Dès son retour à la Maison Blanche le 20 janvier dernier, Donald Trump avait signé un décret sortant les États-Unis de l'accord de Paris, dénonçant "une escroquerie injuste". Dans un entretien au Point début février, le président argentin Javier Milei a indiqué qu'il "envisageait de sortir de l'accord de Paris".